Chères amies et chers amis du site de Montautre,
Voici notre seconde édition du "petit journal des amis de Montautre". Cette édition touche un groupe élargi par tous ceux de nos amis qui ont découvert le site l'été dernier et sont tombés sous son charme. Pour ceux qui le souhaitent nous serons évidemment ravis de leur envoyer la première édition diffusée avant l'été ! Avertissement : les informations contenues dans ce mail n'engage que leur auteur (vos corrections, rectifications ou compléments sont d'ailleurs bienvenus !). Il ne préjuge en rien des conclusions du dossier d'instruction du classement du site placé sous le pilotage de Claire Gravelat, de la DRAC, avec l'aide Maria Andrea Grecu, architecte du patrimoine et Christelle Belingard dendrochronologue. 1. Histoire contemporaine Lors d'un déjeûner à Montautre avec M. et Mme Lazzarini et Mme Poulet (née Lazzarini), en compagnie de Christian et Annie Maumège, nous avons eu l'occasion d'échanger de façon plus complète sur l'histoire contemporaine du site. Nous avons notamment obtenu les dessins de l'aménagement du lavoir et de son auvent ainsi que de l'aménagement du jardin. Le lavoir fera l'objet d'une prochaine gazette (quand son nettoyage sera terminé !) mais vous pouvez déjà voir son état actuel sur la photo ci-dessous : imaginez qu'aucune pierre ni même l'eau n'étaient visible quand nous nous sommes rendus sur les lieux la première fois avec Christian Maumège !
M. Lazzarini nous a aussi informé que les poissons qui étaient élevés dans la pêcherie (située en contrebas du lavoir) étaient principalement des carpes et des tanches. Mme Poulet nous a aussi appris deux informations historiques très intéressantes qu'elle tenait de la comtesse Marie-Louise : la petite salle (avec sa cheminée à fleur de lys dans un coeur) située dans la tour ronde qui jouxte la salle des gardes était la salle de vie et de couchage des gradés. Par ailleurs, la chapelle, qu'elle avait connue aux murs entièrement peints, avait un faux-plafond en bois entièrement peint dont Marie-Louise regrettait qu'il ait été supprimé dans la première moitié du XXème siècle.
2. Histoire médiévale
L'étude dendrochronologique est l'évènement le plus marquant de ces derniers mois.
Ce procédé permet de dater à l'année près les premiers et derniers cernes des troncs d'arbres qui ont servi à faire les poutres. Il apparaît ainsi que les arbres qui ont servi à faire la charpente du château principal (poutres identifiées "Montautre09 à Montautre16" dans le document joint) sont tous nés à la fin du XIVème siècle (1390 en moyenne) et ont été coupés avant 1471, ce qui permet d'assurer que le château, dans sa configuration actuelle date au plus tard de la seconde moitié du XVème siècle. Cette charpente coiffe en fait deux bâtiments (partie nord et centrale du château actuel). La partie centrale réputée plus ancienne (ou se trouve actuellement le salon) et le donjon pourraient donc être antérieurs à cette époque (possiblement tout début XVème selon l'ouvrage de Roger Drouault).
Les deux poutres de la cuisine ont été datées du milieu du XVIème siècle (1558 et 1564), ce qui suppose un aménagement de l'extension sud du château au milieu du XVIème siècle.
Pour sa part, le bâtiment en vis-à-vis du château, dit "bâtiment des gardes" est construit avec des poutres d'arbres dont les derniers cernes sont datés de 1498 à 1501, y compris la mangeoire des écuries sous la salle des gardes ce qui laisse supposer que la construction et l'aménagement du bâtiment ont pu rester identiques depuis le début du XVIème, et explique également le magnifique travail de "plafond à la française" (solives intégrée à une poutre porteuse "découpée en créneaux") que l'on trouve dans la salle des gardes :
Ce bâtiment a toutefois subit des réparations, puisque les deux grosses poutres traversantes que l'on voit de part et d'autre du bâtiment sont datées du milieu du XVIIIème siècle.
3. Histoire archéologique
La début du mois d'août a été l'occasion de découvrir de nombreuses pierres taillées sur le site réputé être celui du "temple de Mercure" ainsi qu'une architecture générale qui semble conforme à ce que l'on connait des temples gallo-romains de ce type : plateforme de grande dimension à laquelle on accède par un escalier, puis "fanum" de taille plus réduite de forme carrée. Les traces des murs de la plateforme sont bien visibles sur 3 côtés (mur nord, mur sud et mur ouest, ce dernier interrompu par un escalier d'accès sur lequel est assis Joseph dans la photo ci-dessous)
Les 7 pierres taillées découvertes ont 33 cm de dimension caractéristique, certaines sont des pierres de pavage, d'autre d'ornement. Le pied gallo-romain étant de 29,5 cm cet écart confirme le besoin de fouilles pour approfondir l'analyse. Point favorable toutefois : l'une de ces pierres (seconde photo) présente une marque d'agrafe de forme typiquement gallo-romaine
C'est tout pour aujourd'hui ! Si vous souhaitez ne plus recevoir notre "petit journal des amis de Montautre", il n'y a aucun souci : indiquez-nous le par retour de mail. Inversement, vous pouvez le faire suivre aux personnes intéressées.
En attendant, merci à tous de votre fidélité, et au plaisir de vous revoir sur le site, magnifiquement entretenu par Kitty et Adri, qui ont accepté de poursuivre l'aventure avec nous au delà de l'année 2019 et amplifier l'action de sauvegarde et de réhabilitation de Norma et Rini.
Mais bien sûr, soyez assurés de nos meilleurs voeux de santé et prospérité pour 2020 à vous tous et à ceux qui vous sont chers
Amicalement
Serge Lacaze
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